Un plan MARSHALL pour le tourisme français

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On n’est jamais trop connu !!! Tout bon commerçant expérimenté, ou tout marketeur chevronné n’oublient jamais que la promotion d’une marque ou d’un produit est fondée sur la répétition des messages, et sur l’occupation permanente du terrain.

Il en va de même pour la destination « France ».

Les quinze mois de pandémie ont durablement affaibli la vitalité du tourisme français. Tous les secteurs de l’hospitalité ont été fortement impactés par l’arrêt des échanges et des voyages. Pas un segment de marché n’a été épargné. De l’hôtellerie de plein-air, aux grands hôtels, c’est toute la filière génératrice de devises pour le pays, et créatrice d’emplois qui a été brutalement pénalisée.

Le secteur de la restauration est exsangue. Certains prédisent une cascade de faillites, d’autres annoncent une consolidation du marché qui renforcera les plus forts, et fera disparaître les plus fragiles, avec son corollaire de destructions d’emplois.

Notre pays doit-il se résigner à subir un tel sort ?

Rappelons qu’en 2019, l’activité touristique représentait 8% du PIB du pays, 57 milliards de recettes, et 2 millions d’emplois directs ou indirects.

Nos gouvernants ne peuvent pas rester sourds face à une telle situation.

L’heure n’est plus aux incantations, ni au verbiage. Le temps est venu de déployer un véritable Plan MARSHALL pour sauver ce qui représente une des principales richesses de notre pays.

L’occasion est unique : bâtir l’Union Nationale autour de la renaissance de l’activité touristique en France. L’Etat via Atout France, les régions avec leurs CRT (Comités Régionaux du Tourisme), les communes et l’ensemble des acteurs privés (hôteliers, restaurateurs, compagnies aériennes, etc…) réunis autour d’un projet commun.

« Redonner au pays son niveau de fréquentation pré-Covid ». Retrouver dans les meilleurs délais la performance passée : 85 millions de visiteurs.

Ceux qui nous administrent auront-ils la volonté politique de fédérer toutes les composantes de la filière ? Seule une politique volontariste permettra de redynamiser les bassins de vie et d’emplois de nos territoires connus ou reculés.

« Quand il y a une volonté, il y a un chemin » disait LENINE.

De quels moyens avons-nous besoin, et comment les utiliser ?

L’Etat et les Collectivités Territoriales doteraient le projet d’un budget de 650 millions d’euros. Ce montant, somme toute raisonnable, en comparaison de ce qui a été donné pour d’autres secteurs d’activité, servirait exclusivement à la promotion de la destination France sur les marchés ciblés comme prioritaires, et susceptibles de générer un prompt  retour.

L’image de la France, ses sites uniques, la richesse de ses terroirs, son Histoire, sa culture, son art de vivre doivent faire l’objet d’une promotion soutenue, au travers de campagnes publicitaires ciblées. Elles permettent de véhiculer une image d’excellence qui caractérise une tradition d’accueil et de partage. Mais même bien pensée et orchestrée la communication institutionnelle n’est pas suffisante. Il faut aller plus loin, et oser un plan d’actions disruptives.

La prospection commerciale  à destination des prescripteurs (professionnels du voyage, décideurs dans l’univers du tourisme, journalistes, etc…) est un facteur clé de succès. Susciter l’envie, montrer nos avantages concurrentiels, prouver notre savoir-faire en matière d’accueil, ainsi que notre volonté de faire vivre des expériences uniques, tels sont les messages à répéter jusqu’à satiété. A l’heure de la digitalisation de l’économie beaucoup ne voient plus l’intérêt de l’échange en présentiel. Pourtant, il est la base de toute relation propre aux métiers de service.

Le voyage de familiarisation est une arme de persuasion massive pour les influenceurs. Utilisé à bon escient, il permet de faire vivre la promesse client telle que le pays est capable de la proposer aux visiteurs.

Voilà modestement, énumérées trois dispositions percutantes susceptibles d’être retenues comme socle à ce projet. Bien évidemment, un plan ambitieux ne se limiterait pas à ces préconisations. Le champ des possibles en matière de promotion est vaste.

Plus que jamais, la bataille du tourisme est engagée entre les principaux pays receveurs de touristes. L’Espagne, l’Italie, les Etats-Unis, et quelques destinations exotiques ont pris la mesure de l’enjeu. Notre pays ne peut rester spectateur ou suiveur de ce qui se joue maintenant. Redevenons le leader de cette compétition.

La France a un « savoir-faire » reconnu, mais n’a jamais maîtrisé  le « faire-savoir ».

Il est temps de libérer les énergies et les volontés créatrices pour que renaisse la magie nationale.