Management : on ne triche plus

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Réjouissons-nous, la vérité finit toujours par éclater. Le management bienveillant, et les postures empathiques qui nous avaient été vendus comme des concepts managériaux forts, ont du plomb dans l’aile. L’entreprise n’est pas un village Potemkine. Bon nombre de dirigeants en prennent pleinement conscience, et c’est à saluer.

Disons-le sans détour, l’univers professionnel est impitoyable, les rapports dans l’entreprise sont durs, et il existe une réelle souffrance au travail pour beaucoup de personnes qui n’osent  l’exprimer.

Le marché du coaching et de la formation qui n’est pas régulé en France, a largement profité de la crédulité d’employeurs démunis face à un déficit de managers experts. Face à une demande et un besoin exponentiel en formation et accompagnement de managers, beaucoup de personnes peu scrupuleuses se sont autoproclamées coach ou formateur…. Pas ou peu formés, ces imposteurs ont fait beaucoup de dégâts.

Les niaiseries colportées par certains coachs en management, qui garantissent un épanouissement professionnel en trois leçons ont vécu. Les solutions miracles ânonnées par des usurpateurs de la conduite du changement, ou de la formation des cadres, ont toutes échoué.  La mièvrerie des discours tenus par certains charlatans, est maintenant avérée.

Plus personne ne croit que le salut viendra de l’extérieur. L’animation des équipes est une chose trop sérieuse, et éminemment stratégique, pour que l’on puisse la sous-traiter, ou la confier à un corps étranger à la structure interne.

L’art du management ne s’apprend pas, il ne se transmet pas, il est inné. Il vient du plus profond de l’individu, de son éducation, et de son environnement. Une personnalité qui s’intéresse aux autres, qui sait écouter, qui sait regarder possède toutes les prédispositions pour être un véritable animateur d’équipes. Il pourra même devenir avec l’expérience et le temps un leader inspirant. A l’inverse, l’individu égocentré, qui ne voit l’entreprise qu’au travers du prisme de ses propres intérêts, ne suscitera jamais l’adhésion et la loyauté de ses équipes.

Le pouvoir d’autorité est mort, vive le pouvoir d’influence.

Ceux qui ont vécu et connu le monde de l’entreprise il y a une trentaine d’années savent parfaitement ce que veut dire le pouvoir d’autorité, car c’est de cette façon qu’étaient régi les rapports hiérarchiques. Le subordonné écoutait sans broncher, et exécutait les instructions données. Le N+1 avait forcément raison, puisque l’entreprise lui conférait un statut hiérarchique.

Ce mode de fonctionnement n’a plus cours aujourd’hui. Pour faire adhérer les équipes de nos jours, seul le pouvoir d’influence a une réelle efficacité sur les personnes. Il consiste à partager  ses propres connaissances, son expérience professionnelle acquise, afin d’aider ses équipes à se construire et à grandir professionnellement. Les générations Y et Z ont ces exigences, et cela parait bien naturel.

En complément de cette façon de pratiquer, le manager doit s’efforcer de créer dans son environnement un leadership de proximité, authentique et sincère, fondé sur du feed-back permanent, des encouragements répétés, et des points d’étapes sans concession.

Le management n’est pas une science, c’est un art. Faire adhérer les équipes, les enthousiasmer, leur donner envie de se surpasser pour une noble cause qu’est la pérennité  de l’entreprise relève de l’intime… Non, vraiment les gourous n’ont pas leur place dans cet univers.