A lire la presse économique, ou à regarder les chaines d’information en continu, la saison d’été qui s’annonce sera, à n’en pas douter, un très grand millésime. Le célèbre pharmacien, Emile COUE a fait des émules, et son optimisme volontaire mêlé de déni a toujours de fidèles partisans.
Bien évidemment si l’on prend comme base de comparaison les étés 2020 et 2021 la saison devrait être bien meilleure ; c’est souhaitable. Il est en revanche assez peu probable que les records réalisés lors de la décade précédente soient de nouveau atteints. Le contexte géopolitique, l’inflation galopante, et les interrogations concernant la fin de la pandémie vont peser lourd sur l’activité touristique.
Ce qui est convenu d’appeler les destinations long-courrier feront défaut cet été. Pour preuve, le niveau des réservations enregistrées à ce jour par les compagnies aériennes. Ce baromètre est fiable et précis, et il indique clairement la tendance à venir.
Il est totalement illusoire d’espérer voir revenir dés cet été le marché asiatique composé majoritairement de Chinois et Japonais. Aucune chance d’accueillir Russes et Ukrainiens. Certains espèrent un timide retour du marché nord-américain. Seule la clientèle moyen-orientale sera présente cet été de façon importante sur la Côte d’Azur et à Paris ; mais celle-ci ne concerne que le segment haut de gamme.
Seuls le marché domestique et les touristes des pays limitrophes fréquenteront nos destinations de villégiatures. Peut-être seront-ils aussi nombreux que par le passé, mais une chose est sûre : leur façon de consommer sera différente. L’inflation avérée des produits alimentaires, le coût des carburants, la hausse des prix constatée dans les restaurants et hôtels auront un impact majeur sur la consommation. A quoi faut-il s’attendre ? A des arbitrages sur la durée du séjour, à des renoncements sur les « sorties plaisir », et à une tempérance sur les achats alimentaires.
Compte tenu de ce constat, pour que la saison soit réussie, il faudra que le nombre de visiteurs soit beaucoup plus important que les autres années, pour compenser la diminution de la dépense moyenne par personne. Les récentes scènes d’émeutes au Stade de France ne devraient pas venir renforcer « l’envie de France ».