Comme chaque année à pareille époque, la très respectable Organisation Mondiale du Tourisme rend son verdict sur les flux et mouvements de touristes internationaux.
2019 est un grand cru pour l’industrie du tourisme. Le nombre de touristes a progressé de 8% à l’échelle de la planète par rapport à l’année précédente. Performance pour le moins remarquable, qui confirme une fois encore, l’immense potentiel de ce secteur de l’économie.
Cette croissance est portée par la progression constante et régulière des pays dits émergents. Tous ces nouveaux pays ou se consolident une « classe moyenne », sont autant de cibles potentiels pour le futur.
Rappelons ici, que seulement 24% des chinois ont un passeport, et sont donc en mesure de voyager…Chacun mesure ce qu’il adviendra du marché chinois, lorsque la majorité des sujets de l’Empire du Milieu auront le sésame pour sortir du pays.
COMMENT LA FRANCE, PROFITE-T-ELLE DE CETTE EMBELLIE DU TOURISME MONDIAL ?
On a la confirmation cette année encore que notre pays devrait demeurer la destination la plus visitée au monde. Voilà qui va réjouir celles et ceux qui se complaisent dans le symbole.
Notre art de vivre, notre Histoire, notre culture, nos terroirs, notre gastronomie sont-ils des atouts suffisants pour rendre la destination France, la plus désirable d’entre toutes. Beaucoup le pensent, et se bercent d’illusions.
Les bonnes fées ont donné à la France des spécificités uniques ; à travers le temps nous avons su mettre en valeur toutes ses richesses. Il est légitime qu’aujourd’hui nous soyons un des acteurs majeurs du tourisme mondial.
Il est à craindre que le classement dévoilé chaque année par l’OMT soit l’arbre qui cache la forêt. En effet, ce classement est quantitatif, il n’exprime en rien ce que le tourisme génère comme Valeur Ajoutée sur la richesse produite dans le pays.
QUAND EST-IL EXACTEMENT DES DÉPENSES GÉNÉRÉES PAR CES VISITEURS ? QUE REPRÉSENTE DE FAÇON PRÉCISE LA DÉPENSE MOYENNE PAR TOURISTE ?
L’étude ne nous dit pas que la France, se positionne au 4e rang des pays les plus prospères en matière de dépense par touriste.
On retrouve là, le parti pris qui caractérise les choix que la France a toujours faits dans son art du commerce…..Privilégier le volume au déprimant de l’optimisation des revenus.
Pourtant, c’est bien la richesse produite qui pérennise l’entreprise et qui favorise la création d’emplois.
DEUX RAISONS PEUVENT ÊTRE AVANCÉES POUR EXPLIQUER CETTE CONTRE-PERFORMANCE :
Notre pays a l’image d’une destination chère ; cette perception est amplifiée par le sentiment que le rapport qualité/prix n’est pas conforme. Cette faiblesse malheureusement admise par beaucoup, rend le visiteur prudent, et attentif quand à ses choix de consommation. Pour lui, le prix n’est pas un critère d’excellence. Il a même tendance à privilégier le prix médian.
Pour lui, le prix n’est pas un critère d’excellence. Il a même tendance à privilégier le prix médian.
Mais notre principale lacune réside dans le fait que nous n’avons jamais su correctement maitriser les notions de service et d’accueil essentielles dans toutes activités liées au tourisme. C’est clairement culturel. Les français ont très longtemps pensé que la France devait être visitée, vécue et consommée comme elle était, et pour ce qu’elle représentait…… Cette erreur d’appréciation est le fruit d’une éducation inclusive, d’une formation inadaptée et d’une qualité qui nous fait tant défaut, l’empathie.
Pourtant nous connaissons bien les attentes de nos visiteurs. Ils nous demandent de donner un peu plus, que ce qui est inclus dans le produit stricto sensu ; ce petit supplément d’âme qui fait toute la différence, et qui entrainera sûrement la consommation additionnel.
Donnons un peu de nous : un sourire, un geste, une attitude bienveillante qui fera vivre à notre visiteur une « expérience client » unique.
Malheureusement aucun organisme statistique ne nous renseigne sur une notion essentielle, qui pourrait effrayer certains : quel est le taux de re-consommation de la destination France ? En d’autres termes quel est le pourcentage de touristes ayant effectué une première visite en France, envisagent de revenir pour compléter leur découverte du pays ?
Il est probable que ce résultat s’il existait ne serait pas à notre avantage.
Aucun homme d’Etat, aucun gouvernement depuis la création de la Ve République n’ont porté le soin et l’attention nécessaire à ce secteur de l’économie. Jamais le tourisme n’a eu droit à un ministère plein et entier, avec un ministre dédié. Tout au plus, un secrétaire d’Etat rattaché à un ministère aux larges attributions.
Quand nos respectables autorités se félicitent de débloquer 10 millions d’euros pour promouvoir la destination France à l’étranger, il faut mettre en regard de ce budget les 12 millions d’euros investit par la ville de BILBAO pour promouvoir le musée GUGGENHEIM, et le pays basque espagnol.
Le temps est venu de faire de l’activité touristique en France une « cause nationale » pour susciter les initiatives en tout genre, créer des emplois pérennes, et générer des devises.
« Là ou il y a une volonté, il y a un chemin » disait LENINE. Un siècle plus tard, cette maxime doit s’appliquer pour le rayonnement de la France au travers de son activité touristique.