Je publiais le 25 janvier 2021 sur mon blog, un billet intitulé « La bienveillance, nouveau mantra ». Sans complaisance avec cette compétence douce en entreprise, je n’hésitais pas à la qualifier de tartufferie managériale. Ces quelques lignes me valurent des tombereaux de récriminations de la part de certains de mes fidèles lecteurs.
Bientôt quatre années se sont écoulées depuis cette parution. Très immodestement, j’ose penser et écrire que les circonstances actuelles dans l’univers de l’entreprise semblent me donner raison.
Aujourd’hui nombreux sont les chercheurs, philosophes, et autres spécialistes du management comportemental à reconnaitre que la bienveillance est un faux-semblant, voire une supercherie qui masquent bien souvent des insuffisances techniques de la part du manager.
L’entreprise n’est ni une pouponnière, ni une garderie. Les salariés ne recherchent ni les câlins, ni les faux sentiments. Leurs attentes sont concrètes : pouvoir grandir professionnellement grâce aux partages de connaissances, et pouvoir effectuer une mission qui a du sens dans un environnement qui en a également. Il n’y a donc pas de place pour la bien-pensance, ni pour les vaines subtilités du langage.
Le management horizontal est un leurre. Le manager doit être un véritable N+1 tant sur l’organigramme que dans l’animation de son équipe. Le pilotage des collaborateurs en mode start-up a ses limites, et ne dure qu’un temps.
Les adeptes de la bienveillance en entreprise, jurent que celle-ci améliore la productivité ; toutes les récentes observations, et études contredisent ce propos péremptoire.
Certains affirment que la bienveillance fait chuter le taux d’absentéisme ; celui-ci n’a jamais été aussi élevé depuis les quinze dernières années.
Enfin, d’autres thuriféraires de la bienveillance assurent que celle-ci favorise la créativité et la prise d’initiatives ; ils font mine d’ignorer que ce qui atrophie la création c’est la lourdeur oppressante des process et procédures qui rendent également la prise d’initiatives impossible.
Pour conclure, je médite souvent cette phrase de Marguerite YOURCENAR : « C’est avoir tort que d’avoir raison trop tôt »