Peu nombreux sont ceux qui chaque année consultent le classement mondial des universités établi par l’organisme indépendant QS (Quacquarelli Symonds). Il est pourtant riche d’enseignements. Ce verdict fait foi dans le monde universitaire.
L’enseignement hôtelier international est évalué chaque année. Comme cela arrive de plus en plus régulièrement, le classement 2022 des dix meilleures écoles hôtelières du monde ne reconnait aucun établissement français. Le Top 10 est une nouvelle fois composé de sept écoles suisses, une école américaine, une école hollandaise, et une école à Hong-Kong.
Pourquoi et comment la France est-elle sortie de cette prestigieuse classification ?
Pour qu’une école brille à l’international, et qu’elle suscite l’envie, elle doit être reconnue pour la qualité de son enseignement en phase avec les besoins et les attentes des entreprises, ainsi que pour les débouchés professionnels qu’elle assure aux étudiants en fin de cycle.
L’élaboration du cursus pédagogique est fondamentale. L’ambition légitime de devenir une business-school est un objectif partagé par de nombreuses directions d’établissements. Peu s’en donnent les moyens, ou ne comprennent pas qu’un enseignement de grande qualité passe par la sollicitation de professionnels reconnus, aguerris toujours en poste et qui viennent enseigner sur des thématiques précises, ou donner des conférences inspirantes.
Malheureusement aujourd’hui le corps professoral de nos écoles est composé quasi exclusivement d’enseignants académiques ; sans contester la valeur ajoutée, ou la compétence de ces personnes il est toutefois regrettable qu’une place plus large ne soit pas accordée aux professionnels en activité. Dans les meilleures écoles en SUISSE, la moitié des cours sont distillés par des professionnels qui acceptent de donner un peu de leur temps pour former les étudiants aux réalités de l’entreprise et transmettre leur passion.
L’école doit construire une relation solide, pérenne, et de confiance avec les groupes hôteliers et les principales entreprises du secteur. L’école doit être considérée comme le vivier, ou le réservoir des dirigeants de demain. Ce postulat acquis, les entreprises seront enclines à proposer régulièrement des projets de carrière à l’international aux étudiants.
Tout cela passe aussi par le choix du dirigeant de l’école. Sa personnalité charismatique, son réseau international, et son autorité morale doivent être le moteur du projet.
A l’étranger, les grandes écoles hôtelières ont toutes réussies leur transformation en devenant de véritables business-school reconnues. Nous avons raté cette mutation. Il n’est pas trop tard ; commençons par partager ce constat, puis bâtissons un projet volontariste pour rattraper le temps perdu.