La pandémie de Covid et les huit mois de fermeture contrainte —entre 2020 et 2021— ont structurellement chamboulé le secteur de la restauration. Les établissements de bouche ont rouvert en mai dernier sans la main-d’oeuvre nécessaire.
Au moins 150 000 postes disponibles ne trouvent preneurs. C’est un véritable cri d’alerte que les professionnels ont fait entendre. Pas un jour sans que la presse écrite, radio ou TV ne parlent de cette situation alarmante.
Pourquoi la restauration n’attire plus les vocations, pourquoi le secteur ne séduit-il plus ?
Sans l’avouer, la profession s’essaie à un mea-culpa : contraintes horaires, rémunérations, conditions de travail, etc… Voilà pour le constat. Personne ne peut nier cette situation qui perdure. Toutefois, le raisonnement est un peu court. Il met sous le boisseau la question de fond qui ronge les métiers de l’hospitalité en général et la restauration en particulier.
La profession paie aujourd’hui une absence totale de vision managériale.
L’ascenseur social qui était une arme de séduction massive ne fonctionne plus. Les collaborateurs attendent de leurs dirigeants qu’ensemble ils co-construisent des projets de vie professionnels. Grandir professionnellement, s’armer, s’outiller, telles sont les sources de motivation des salariés.
Travailler beaucoup n’a jamais fatigué personne. En revanche, demander des efforts sans expliquer le sens de la mission, fatigue, épuise et démotive.
La situation n’est pourtant pas désespérée. Ceux qui surmonteront cette crise, auront intégré que dorénavant le collaborateur veut être considéré comme un partenaire garant des succès à venir de l’entreprise.